A l’époque, l’énergie seule existait. Une masse fluide coulante en elle-même, immobile dans ce mouvement.
Un mobile immobile.
Un silence sidéral pour bruit de fond inaudible.
L’énergie seule.
Un papillon noir aux ailes de lumière, toucha en passant la nuit du temps, lança le mouvement.
Les savants actuels ne s’accordent pas sur ce point. Certains même contestent l’existence même de ce papillon.
Un œuf, une poule produisent le même effet dubitatif. Qui fit l’œuf, qui fit la poule ?
On s’interroge.
À l’époque, l’énergie seule existait.
Le mouvement survint.
Certains croient aux papillons. D’autres n’y croient pas.
L’énergie changea de forme. Maintenant, la matière existe. En mouvement, à la vitesse de la lumière. L’énergie se matérialise à ce prix-là. Une bio-sphère se superpose à la bio-masse. La langue française bute devant l’expression descriptive du phénomène.
La bio-masse et la bio-sphère se superpose et l’une ne se substitue pas à l’autre. La théorie des ensembles, si populaire, ralentit la compréhension. Cette superposition graphique, quantique, moléculaire donne naissance à un autre monde, qui n’est pas nouveau mais tout simplement sui generis.
Cet autre monde dynamise certes un magma, une soupe originelle, mais en aucune façon un chaos. Parler de chaos laisse entrer une morale métaphysique ethno-centrée. L’hypothèse éthique n’est pas nécessaire pour aborder les problèmes de compréhension de l’énergie initiale.
L’énergie initiale poussée par elle-même au développement, ne compromet pas son existence. Elle la développe, voilà tout. Ce développement auto-produit conduit à des différenciations biogénétiques. Ces différenciations matérialisent la matière, sans contradiction intrinsèque. Les contradictions surgissent non par effet des différenciations, mais par interprétation représentative de ses différenciations mêmes.
Les éléments composites cristallisés dans le cosmos et, plus particulièrement dans le système solaire, propose simplement des potentialités non pas virtuelles mais expérimentales pratiquement pratique. L’énergie vit, se différencie, propose à ces différenciations une masse énergétique de développement, un protocole matérialiste et rien de plus. Chaque élément de la différenciation suit son logiciel de programmation mais n’a pas d’autres feuilles de route. La matière se libère de la matière en ce matérialisant, la matérialisation suit alors le programme que son programme élabore. Là est la superposition neutre, a-intentionnelle.
L’intention n’est pas initialisée, elle est le produit épi-phénoménal du développement.
La « liberté » n’existe pas initialement, elle n’est qu’une invention géopolitique non-écologique. L’écho-système n’a que faire de « liberté ». Il est « liberté », si l’on peut dire mais par abus de langage.