Tutu, v’là la tutelle

 

Riochet
lors de sa campagne marocaine
en tant que général
de l’armée coloniale française,

à Marrakech en 1953.

Il avait alors neuf ans.

Le lundi 13 novembre 2017 à 10 heures du matin, sur ordre exprès et exceptionnel de la substitut du Procureur de la République d’Alès (Occitanie, France) Sandrine Bourdon et Francis Vigneron – mandatés à cet effet – sont venus au Nid du Colibri, domicile de Riochet à Saint-Hilaire de Brethmas.
Ils lui ont signifié sa mise sous tutelle judiciaire. Une altération de ses facultés mentales et physiques nécessiterait cette procédure drastique. Il perd donc immédiatement ses droits civiques, le contrôle de son patrimoine, la maîtrise de ses comptes bancaires et doit référer en toute chose de ses activités.
Cet entretien, enregistré, va faire prochainement l’objet d'une publication que la tutelle a voulu interdire.
Riochet s’est présenté comme directeur de publication et rédacteur en chef du magazine R, journal édité par l’association Riochet, dont il est le président, déposée en préfecture de Nîmes en 2005.
Il a clairement indiqué que l’enregistrement était en cours et que le magazine n’accordait pas ’off-the-record et une relecture avant parution.
Comme on l'entendra dans une prochaine édition, le bougre a objecté d’une atteinte aux droits de la presse.
NDLR (Note de la rédaction) Avec un humour bienveillant, comme on pourra le constater prochainement, le sieur Vigneron a à deux reprises traité l’impétrant d’hurluberlu : « (Rare au féminin). XVIème siècle hurluberlu, comme nom d’un saint imaginaire. D’origine incertaine. Personne qui parle ou se comporte étourdiment, de manière brusque ou extravagante . On peut s’attendre à tout de la part de cet hurluberlu. Adjectif Il est un peu hurluberlu. Titre célègre « l’hurluberlu de Jean Anouilh, 1959 ». la-definition.fr
L’appel de cette décision possible au plus tard le lundi 28 novembre, ne suspend pas en tout état de cause les mesures de restriction, les possibilités d’incarcération ou d’internement psychiatrique.
L’association chargée d’exercer la tutelle, qui a son siège à Alès, ATG (Association Tutélaire de Gestion), a été créée il y a bientôt trente ans, compte dans le Gard treize employés et 574 mises sous-tutelle. Si l’on admet que trois personnes sont au secrétariat, chaque tuteur se trouve donc en charge de 57,4 personnes. On voit que la tâche est considérable, que le mis sous tutelle doit filer droit et ne point trop perturber le fonctionnement de ce qu’il faut bien admettre être du charity business.
On entendra prochainement avec une surprise désarmante que l’entretien s’achève sur des applaudissements déclenchés par Madame Bourdon et relayés par Monsieur Vigneron.

Lors de la présentation de ses activités, Riochet - probablement étouffé par sa modestie - oublie de signaler qu'il fut président du Festival de la Presse à l'Ecran, festival qu'il a créé et dont il fut le président d'honneur. Il eut en effet l'honneur d'ouvrir ce festival au palais des congrès à Strasbourg, encadré sur sa gauche par M. Mexendeau, ministre des Postes et des Télécommunications, et Jack Lang, ministre de la culture.
Riochet avait alors invité à l'accompagner Emmanuel Voisin, un ami, qui intègrera plus tard la direction rédactionnelle du groupe le Figaro. Dans cette salle, l'une des premières plus grosses rédactions du monde allait suivre les projections des films sélectionnés. Le film "Les Hommes du président" de Alan Jay Pakula ouvrait le festival. Ce film reconstitue l'affaire du Watergate menée par les deux journalistes du Washington Post, Carl Bernstein et Bob Woodward. Riochet eut ainsi l'incontestable honneur de serrer la main de ces deux journalistes. Il ne se lava pas celle-ci pendant plusieurs jours, inquiet à l'idée d'en perdre la trace. Bernstein, avec un petit sourire ironique, lui murmura : "Wonderful".
Toujours étouffé par son incontestable modestie, il oublie bêtement de signaler que Pierre Richard est toujours président de l'association des Porteurs de Chaussettes, dont Václav Havel fut le représentant tchèque. Riochet eut en effet l'honneur (car honneur il y a) d'accepter l'adhésion de ce formidable homme de culture. Il alla lui-même à Prague avant la chute du mur de Berlin pour accrocher au revers de la veste du frère de Václav, son représentant, une mini-chaussette qui intronisait cette nouvelle recrue. En tchèque, chaussette se dit 'ponochka'. Pour l'en remercier, un recueil de poèmes intitulé 'Sur le pont Charles', rédigé par Riochet, fut alors traduit dans la langue du pays et distribué sous le manteau. Riochet est parait-il encore connu sous ce nom de Ponochka. L'antenne française de cette association des Porteurs de Chaussettes est toujours représentée en France par Eric Orsenna, homme d'écriture. L'antenne australienne est représentée par Peter Ustinov, quoique défunt.
On entendra ici le prélude à cette "matinée d'un faune" qui donne un avant-goût joyeux.
L'entretien lui-même paraîtra au début de l'année 2018.
Riochet
Directeur de publication et rédacteur en chef

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *