Chaque corps à son horloge biologique non-synchronique. Le corps augmenté rétablit sans cesse cette synchronicité. La masse corporelle par exemple se renouvelle exactement en 12 mois. En 12 mois, le corps humain en tout cas perd son équivalent en poids de corps. Cette plasticité suffit à elle seule à signaler que le réajustement matérialiste est constant.
La seconde constante intersubjective, la constante d’augmentation cherche à imposer son rythme de développement.
Or le corps humain est, par métabolisme et mécanique physique, consommateur privé d’une énergie collective. Le corps est capitaliste, l’énergie est collective, collectivisée, communiste.
Le processus phylogénétique demande donc à un corps initialement capitaliste de s’adapter à une écologie essentiellement communiste.
La cohabitation est formidable. La violence vient de là. Il y a non–mise en équivalence des non-équivalents. La psycho-genèse, la psycho-paléontologie, l’anthropologie de la psyché vivent de cette contradiction originelle.
Le corps-capitaliste doit vivre avec le corps communiste social constitué. Le corps social initial est communiste.
Le corps-capitaliste ne peut dans ces conditions que violenter l’environnement naturel et social : il vit à rebours de ses convictions biogénétiques.
Quel que soit le degré de développement des civilisations, la violence anti-communiste assure un capitalisme de survivance, puis de vivance, puis d’accaparement des richesses, par peur du manque et de la mort.
Le corps-matières, corps intersubjectif, se mut en corps-sujet.
Cette mutation vient à la fois de l’horloge biologique qui la somme, mais aussi du corps social qui la permet. Les augmentations obtenues par le corps social sont immédiatement privatisées par le corps-sujet, individualisé.
Les comparaisons, les études comparatives amplifient les caractéristiques du corps-sujet revendiqué.
La découverte de la paternité ouvre la guerre froide et chaude entre ce corps-horloge biologique, le corps augmenté et le corps social. Le corps-sujet se charge de mener la bataille anticommuniste en centrant ses activités sur la consommation. Le producteur —le corps matériel universel et le corps social— est spolié.
Le corps-sujet devient corps subjectif, c’est une construction culturelle politique et mondaine.
Mon corps m’appartient.
Cette illusoire affirmation d’une pseudo-liberté fondée sur la propriété privée d’un corps biaise totalement le rapport au monde. La marmite de l’histoire se transforme en chaudron, métal hurlant sa revendication subjective.
Le corps le plus hautement augmenté —ou supposé l’être…— est alors magnifié, exalté, fêté. Le sportif a sa médaille d’or et le capitaliste a l’or de sa médaille. Il détient un corps exécutif, en somme il détient la clé.
Le corps du Christ, de ce point de vue là, mythologise son parcours parce qu’il est une légende d’augmentation, il peut se réincarner. La mort n’arrive pas. Comme la chose est mythique, l’ alibi du miracle vient au secours du subterfuge. Le miracle est une augmentation des capacités du corps mesuré par un corps constitué législatif, corps constitué à cet effet : l’église et plus globalement la ou les croyances. Le corps-sujet perd son caractère civil pour devenir théologique. Le corps divin s’appuie sur la seconde constante intersubjective.
La subjectivité, le sujet, est une colonisation abusive du corps biogénétique par le secteur de consommation privée capitaliste. Le mode de production agricole met en place le corps-sujet anticommuniste. La consommation d’énergie jusque-là se faisait en harmonie écologique, si même cette harmonie était rude.
Le mode de production agricole renverse la relation du consommateur du premier communisme, écologique et poétique.
Le consommateur auparavant non producteur devient producteur- consommateur. Il produit pour son propre corps et pour ceux de sa parentèle. L’acte de consommation privée est renforcée. Le corps-sujet revendique sa part de gâteau produit.
Le corps-sujet, c’est l’opposition du producteur-consommateur. Le non-producteur ne possédait pas son corps autrement que comme un élément du tout tribal, social. L’agriculture permet d’atomiser, de morceler chaque corps, qui ce subjectivise, par culture agraire.
Le paysan est le premier à avoir un corps-sujet. L’appropriation de ce corps-sujet impose une singularité identitaire : l’homme est seul dans son corps, comme la matière est seule avec elle-même. Le continuum spatio-temporel de cette solitude trace la ligne de l’intersubjectivité de cette subjectivité pragmatique fondée, mais abusivement érigée en liberté individuelle. Le corps-sujet, résultat d’une physiologie et d’une chimie biogénétique, revendique une énergie propre, accaparée, accumulée, capitalisée, violemment.
Le corps a son histoire, sa géo-histoire. Cette seconde constante intersubjective à l’augmentation augmente en effet une base chromosomique, biogénétique. Un programme de développement est suivi. Un « concept » comme le corps-sujet ordonne sa propre géo-histoire, qui débute sous le mode de production écologique et poétique. L’Europe, l’Afrique localisent. Ce phénomène socioculturel prend source dans ces U-cavernes là. En Inde, par exemple, la géo-histoire du corps-sujet ne suit pas les mêmes lois intersubjectives.
La U-caverne, en Europe, en Afrique ou en Inde ne connaît pas le corps-sujet.