Le corps du capitalisme sort de la U-caverne, en droite ligne fractale, quantique, poétique, mapmondiste.
Il n’est pas exact de dire que le capitalisme du XIXe siècle date du XIXe siècle. Il est la résultante d’un mouvement anthropologique qui débute dans la U-caverne. Il mettra neuf millénaires pour apparaître enfin comme système de mode de production et de consommation à part entière en effet en Europe et à cette date. Pour autant ses composantes tendancielles sont expérimentées sur le long temps géo-historique. L’établissement d’un fait historique ne peut s’entendre que géographiquement et sur une très longue durée. Le corps du capitalisme ne se forme pas ex abrupto au XIXe siècle en Europe.
La U-caverne est une hypothèse de travail mapiste, pour aller à un établissement mapmondiste du fait capitaliste.
Une archéologie de cette U-caverne balaie matériellement et poétiquement l’attendu idéologique des stéréotypes anthropomorphiques ethnocentrés sur la modernité.
L’humanité ne va pas du bon sauvage à l’homme moderne. La sauvagerie sanglante du triomphe du capitalisme libéral du XXIe siècle n’a rien à envier au stéréotype absurde de l’homme des cavernes la massue entre les dents. Se départir de ces stéréotypes demandent, il est vrai, un « courage » épistémologique.
Admettons bien pour commencer que nous n’y comprenons pas grand-chose faute d’en savoir plus. Le mapmondisme offre l’incontestable intérêt de laisser libre cours à un long anarchisme marxiste et poétique.
L’hypothèse de la U-caverne entre dans ce cadre.
L’apparition d’une perspective différente, excroissance épistémologique, contraint à une reconversion idéologico-culturelle et géo-historique. Le mapmondisme et sa méthodologie le mapisme, conduit à ces gymnastiques conceptuelles.
Aller de l’avant, avec humour, dans la perspective des géo-histoires des luttes des classes, stimule.
Les étapes « réalisatrices » à marquer réclament une acuité anthropologique.
Les avancées, dans cette perspective, doivent être marquées d’une jolie pierre blanche, voire multicolore, voire d’un arc-en-ciel quantique.
Ce qui est ici en cause, c’est la vitesse de circulation du capital intersubjectif (VCCI).
Le donné à l’homme doit être acquis et augmenté. La vitesse de propagation impose la vitesse chimique, sociale, de sédimentation. L’objectif cumule, accumule du capital intersubjectif initial et l’objective.
Cette dialectique du dit et du non-dit n’est pas une cuisine du conscient et de l’inconscient. Ou alors il faudrait admettre que tout est inconscient, ce qui ferait de nous, au mieux des marionnettes freudo-marxistes.
On préférera l’expression prise en considération plutôt que prise de conscience. La qualité de la très haute civilisation de la U-caverne reste trop ignorée. Ce « bon sauvage Rousseau » fait encore un mal fou à la conceptualisation.
Il ne s’agit pas d’un néo-kantisme par trop élitiste, mais d’un néo-rousseauisme. L’écologie du troisième millénaire s’est engouffrée là-dedans, cette niaiserie, et ne finit pas sa longue chute victorieuse, paraît-il, dans ce gouffre réactionnaire.
Une reconsidération de la culture de la U-caverne fonde en effet d’abord et avant tout l’approche du mode de production, de reproduction démographique et de la consommation. Ce mode, écologique et poétique, initial, cette pratique d’existence fonde toute les géo-histoires et toutes les pratiques d’existence à venir. Le capitalisme – comme mode de production, comme pratique d’existence aboutie au XXIe siècle – sort de là. Ce capitalisme financier et bancaire, algorithmique, sort de la U-caverne.
D’où voudriez-vous qu’il sorte ?
Les processus géo-historiques doivent être détectés. L’argent n’existe pas dans la U-caverne, dit-on. La circulation du capital intersubjectif, la vitesse de cette circulation, laisse pourtant supposer qu’une valeur non pas papier mais d’usage existe. La dynamique synergétique de groupe implique cette monnaie et son indexation sur et par un système accumulatif, par une économie politique assurée.
On ignore trop, beaucoup trop, les capacités poétiques, chamaniques, télépathiques. Ce « paranormal » ostracisé, empêche une prise en considération de phénomènes humainement naturels, naturellement humains. La vie de la matière fonctionne de la sorte.
Au début du XXIe siècle, qu’elle n’est pas la stupeur des paléoanthropologues de découvrir des pierres taillées, comme des outils ou des armes, par des singes ?
Le bio-mimétisme crée les évolutions technologiques. Le système (puisque système il y a) dit moderne de communication par médias informatisés n’est qu’un prolongement technique, technologique des capacités télépathiques de circulation de l’intersubjectif de la U-caverne. Le programme informatisé est déjà dans les moyens de développement de celles que l’on nomme avec mépris les tribus primitives.
En retour, celles-ci nous donnent, à nous humains prétentieux, le doux nom claquant d’Immatures. Les Immatures, ce sont les hommes pour ces tribus vieilles de millions d’années.
L’homme dit moderne n’a que 90 000 ans, voire 180 000, mais guère plus.
Qui s’est le plus longuement cultivé ? Le type de la U-caverne, qui découvre « tout », ou le mec assis dans un McDo et visionnant son smartphone de merde, tout en devenant obèse, bouffant de la merde industrielle ? Faut tout de même cesser de déconner, ça va un peu, mais c’est assez (comme dit la baleine, sinon je me jette à l’eau, je me cache à l’eau je fais le dos fin, car c t c). On en a marre à la fin de ces simagrées savantasses et administratives. C’est l’histoire des fresques. L’unité picturale suppose une transmission télépathique du geste artistique, à travers les âges.
Il faut admettre qu’ici est inscrit le protocole informatique.
Ce programme doit se lire par tous les sens, dans tous les sens.
Il est à lire avec les yeux, certes mais aussi avec le toucher, l’odorat, l’audition, le goût. Le chromatisme est intégral et musical. La chimie et la physique quantiques s’approchent d’un décodage pertinent mais en sont encore loin. Le mapisme l’y pousse gaillardement. Cette fameuse légende n’est pas seulement la signature du chamanique maître d’œuvre, mais aussi le login, le code d’entrée dans cet univers informatique.
Parallèlement, ce que j’ai nommé les yeux-écran, cette codification de la tension oculaire, ces paupières-écrans fermées exigent un décodage. Là est l’être et le code, que Clouscard n’a pas envisagé, trop métaphysicien et chrétien. La circulation de l’intersubjectif dans l’environnement exogamique enrichi l’endogamie anthropologique.
La reconnaissance du lien copulation-fécondation mène à la reconnaissance de paternité qui va subsumer, donner le premier communisme de la U-caverne. L’argent guette déjà au trou et le capitalisme libéral mondialiste prend, à ce moment géo-historique, sa source.
Neuf millions d’années de U-caverne pour en arriver au sinistre « Papa, Maman ». Est-ce idiot cela !
Selon le début du XXIe siècle, des « communautés autochtones locales » (CAL) existent sur Terre. Elles font perdurer les modes de production dépassés, les pratiques d’existence obsolètes.
Par contre, leur chiffrement laisse pantois : ces CAL sont estimées à 350 millions d’individus qui les composent. C’est que ce n’est plus là un épiphénomène ni une épi-génétique. 350 millions de quidams, c’est un continent, un peuple, une civilisation, une pratique d’existence plus que persistante et loin d’être dépassée.
Le corps du capitalisme naît donc là.
L’agriculture va le nourrir, le faire grandir, éduquer et le faire quitter le premier communisme. La reconnaissance de paternité va lui enseigner la notion de propriété privée et de propriété privée des sexes et des sols. L’urbanisation va ouvrir la migration, l’anti-nature naturante et conduire au phénomène distantatoire par l’argent. La croissance démographique va le re-socialiser. C’est en identifiant la production démographique artisanale par nature que l’homme va aller au capitalisme financier. Cette fabrique artisanale, cette fabrication artisanale, féminine du bébé se développe de façon inattendue pour l’homme. L’expansion exponentielle de la force de reproduction démographique est elle-même une dérive, une dérivation. Elle décline vers le haut.
Cet artisanat naturalisant va être industrialisé dans et par l’atomisation de la cellule familiale et par son urbanisation. L’urbanisation architecturale complète le tableau. La politique de logement architecturale se soumet justement à cette atomisation et l’accentue. La dénaturalisation citadine écarte la U-caverne, coupe d’une culture communale, tout en admettant que les liens sociaux gèrent l’ensemble des personnes individualisées par culture idéologique. L’homme se met à nommer la matière « esprit » (Platon et les présocratiques) et éloigne ce nouvel esprit nominaliste de la substance, la matière même, dans ce jeu de mot de classes.
Le capitalisme se constitue donc d’abord avec, dans, par des prolégomènes idéalistes et idéologiques. La superstructure prépare les mentalités aux mutations des modes de production des pratiques d’existence destinées à être dépassées à terme géo-historique. Le développement continu de ce qu’on va nommer « l’esprit du capitalisme » (Weber) ramifie toutes les expériences précédentes. Cette continuité part vers une industrialisation socialisante de tous, pour répondre, dès le XVIIIe siècle en Europe à la croissance démographique. Le capitalisme, de ce point de vue anthropologique, met la femme et son corps, unité artisanale de production de la reproduction, sur le marché de l’équilibre des populations et des subsistances.
Le recensement fiscal indexe la nécessaire monnaie. Ce système fiscal mesurera les quantités démographiques. C’est par le recensement que l’argent s’indexe et indexe le corps démographique.
Un foyer et le nombre d’enfants indexent la planche à billets. La monnaie symbolise un bébé. C’est le bébé qui fait l’argent et qui fait donc le capitalisme. La bombe démographique dénaturalise l’homme et le projette dans un capitalisme exubérant, à la poursuite du rythme de natalité assuré par les femmes.
En instituant la famille, la bourgeoisie, partie maîtresse de ce dispositif de classe, le capitalisme croit pouvoir sinon juguler, tout au moins mesurer l’expansion artisanale démographique.
Le recensement fiscal permet donc cette mise en équivalence de non-équivalents bébé=argent. Le tour de force, génial, donne une croissance fiduciaire qui suit la croissance démographique. Comme je le disais, à chaque bébé, l’État-Nation doit faire jouer la planche à billets, puis l’argent virtuel, l’expansion étant vertigineuse. La prégnance matérialiste, mathématique, pratique, concrète du bébé est de devoir assurer le débit du lolo du biberon de bébé, la nécessité algorithmique d’un argent quasi infini.
Les crises - de 1929 et de 2008 - ne sont que des épiphénomènes de réajustement des équilibres entre subsistance et population. L’argent n’est qu’un indice représentatif du ventre fécond de la femme. L’argent ne fait que tenter de suivre les taux de natalité. Si le début du troisième millénaire compte 10 milliards d’habitants, il faut mettre au point un système financier et bancaire capable de répondre à cette demande croissante du marché. L’ajustement n’est que quantitatif, aucunement qualitatif.
Il s’agit de remplir le biberon de bébé avec n’importe quoi, des frites, de la merde ou du bon lait (pour les riches) de façon à répondre au moins dans l’immédiat.
Entre la subsistance et les maux qu’elle peut provoquer le temps écoulé laisse le temps d’écouler des marchandises frelatées, et donc laisse le temps d’accaparer des profits, extorquer par le capitalisme. La relation de classe riches-pauvres assure un pis aller essentiel qui ralentit désespérément, en désespoir de cause, les croissances démographiques.
Le capitalisme ne mesure pas et donc ne sait pas gérer le corps démographique. Il a seulement compris que les conditions intersubjectives et objectives d’existence de la croissance de son marché résident entre les généreuses cuisses des meufs.
La chatte utérine assure son avenir flamboyant.
Il – le capitalisme – ne fait que profiter des copulations fécondantes, natalistes. Pour tenter de ralentir ces parties de fécondes jambes en l’air, il va mettre au point un système relationnel frivole merdique, pornographique, stérile, système de relations sexuelles non productif. L’amour, le désir, la concupiscence, les pratiques libérales non-démographiques sont mises en place et en avant pour tenter de ralentir la ruée vers l’or des bébés, armada existentielle sur-menaçante.
Les guerres tempèrent peu ou prou les déséquilibres subsistances-populations en occupant les hommes et les femmes à la non-baise et à mourir. Mais même les 100-150 millions de morts de la Seconde Guerre mondiale et l’effondrement des économies ne suffisent pas. En une nuit, Paris repeuple la France. Tant que le capitalisme et - de préférence le communisme - ne mènera pas une anthropologie conséquente du corps de la femme, toutes les économies politiques seront automatiquement caduques, vouées à l’échec.
Beaucoup indiquent malheureusement que cet axe de recherche n’est guère recherché, en ce début du troisième millénaire.
Les perspectives sont donc sombres.
Le mouvement aléatoire, le démographique conditionne - en tant que pratique d’existence – tout le système planétaire.
Tout dépend des chattes et des bites. C’est vulgaire d’ainsi dire la chose, mais c’est d’un hyperréalisme radical dérangeant indispensable.
C’est cela qu’il faut, qualitativement et quantitativement étudier. Une courbe de la natalité mise en relation avec le prix du pain, la présence idéologique européenne de l’amour (fût-il courtois) et la production de films pornographiques par exemple, a des chances d’éclairer les bons esprits et les consciences malheureuses de classes.
« Il s’agit de la logique objective des rapports de classe dans les questions de l’amour » (Lénine) : on ne sortira pas de là. Mais c’est de là que le troisième homme du troisième communisme a de fortes chances de surgir, je pense.
À chaque bébé qui naît le système mondial est compromis dans son équilibre des substances et des populations. C’est aussi simple que cela. C’est extraordinairement compliqué d’être simple.